Mère Teresa est née il y a cent ans, le 26 août 1910. Dimanche 5 septembre, jour de sa fête liturgique, tout le monde albanais va communier dans la mémoire de la religieuse béatifiée en 2003. La nouvelle cathédrale de Pristina sera consacrée sous le vocable de mère Teresa et des cérémonies sont également prévues en Albanie et en Macédoine, pays de naissance d’Anjezë Gonxhe Bojaxhiu. Mère Teresa est devenue une « icone nationale » albanaise.

Début juin, la čaršija a été le haut lieu de l’art et de la culture en Macédoine. Plusieurs festivals y ont réuni un public venu en masse assister à des spectacles de qualité. L’objectif des organisateurs : redonner vie à la vieille ville marginalisée. Sans doute peut-on aussi y voir une réaction au projet controversé Skopje 2014.

La ministre macédonienne de la Culture, Elisabeta Kanceska-Milevska, s’est rendue à Paris, le 4 mai dernier. Cette invitation a été lancée dans le cadre de la coopération entre la France et la Macédoine. À cette occasion, un accord bilatéral a été signé entre les deux pays qui prévoit l’organisation d’événements culturels. Les deux ministres ont annoncé entre autres l’ouverture d’une grande exposition du patrimoine culturel macédonien à Paris en 2011.

Palme d’or à Cannes en 1991 pour son court-métrage With Raised Hands, le réalisateur macédonien Mitko Panov est une figure majeure du cinéma balkanique. Il est venu fin mars présenter son dernier projet, qui aborde l’exil des Albanais du Kosovo lors de la crise de la fin des années 1990, aux étudiants de l’académie Marubi. L’occasion d’évoquer devant des étudiants en grève la difficulté de promouvoir un cinéma indépendant aujourd’hui.

La ministre slovène de la Culture, Majda Širca, s’est rendue à Skopje, le 25 mars dernier. Cette invitation a été lancée dans le cadre de la coopération entre la Slovénie et la Macédoine. Malgré les nombreux et forts liens qui existent déjà entre ces deux États, issus tous deux de l’ancienne Yougoslavie, il est important de renforcer les partenariats dans le domaine du théâtre, du cinéma, de la danse et de la littérature, mais aussi dans le domaine politique à l’heure où la Macédoine connaît toujours des frictions avec son voisin grec. La Slovénie, pays de l’UE, peut vouloir aider sa protégée macédonienne. Entretien.

C’est avec le concert d’Esma Redzepova que s’est ouvert le sixième « Printemps Balkanique » lors duquel jusqu’au 28 mai prochain, la culture macédonienne sera mise à l’honneur.

Artiste albanais, originaire de Kičevo en Macédoine, Omer Kaleshi vit à Paris depuis 1956. Ce peintre mondialement connu expose en ce moment ses étranges figures à la Mairie du XIIIe arrondissement. L’occasion pour l’écrivain et journaliste Klara Buda d’évoquer cette oeuvre forte, qui plonge ses racines dans toutes les complexités des Balkans.

Les flammes ont anéanti en un instant, mercredi 30 septembre, une grande part du prestigieux monastère Sveti Jovan Bigorski, dans le parc national de Mavrovo. Le konak, la salle à manger, le salon, la cuisine, la bibliothèque, les cellules des moines et la galerie des icônes ont été complètement réduits en cendres.

Le 17 septembre est parue l’Encyclopédie historique macédonienne, préparée par l’Académie des sciences de Skopje. Un ouvrage qui fait scandale dans la communauté albanaise, au-delà même des frontières de la Macédoine. Accusations sans fondement, stigmatisation du peuple albanais, les propos de l’Encyclopédie ont été fermement dénoncés par les intellectuels et les responsables politiques albanais, qui réclament son retrait immédiat de la circulation.

Du 3 au 12 septembre, Skopje a été investie par près de 700 jeunes artistes de toute l’Europe et de l’espace méditerranéen, de l’Irlande à la Russie, du Maroc à Israël, de Chypre à la Palestine. La capitale macédonienne était en effet la ville-hôte de la 14ème édition de la Biennale des Jeunes Créateurs d’Europe et de la Méditerranée, qui se tient tous les deux ans dans une ville différente du pourtour méditerranéen.

La colonie internationale de Galičnik est une des plus célèbres institutions artistiques de Macédoine. Elle rassemble une collection importante et a fortement œuvré pour la reconnaissance de l’art en Macédoine. Une fois n’est pas coutume, le programme de cette année était consacré aux arts numériques. L’occasion de laisser aller l’imagination de huit créateurs venus du monde entier, et de faire découvrir à ces derniers les charmes de Galičnik et de sa région.

Le 49ème festival « Ohridsko Leto », l’été d’Ohrid, organisé du 12 juillet au 20 août, fait débat. Traditionnellement consacré à la musique classique, il accueille cette année Jovan Jovanov, un chanteur de musique pop macédonienne. Alors que beaucoup crient au loup, la programmatrice du festival y voit une manière d’attirer un public différent.

Deux nouvelles tentatives de contrebande du patrimoine historique macédonien ont été empêchées par les services de douanes ce week-end. Pièces de monnaies antiques, bijoux, figurines et icônes ont été interceptés dans deux postes de frontières le même jour, au nord de la Macédoine et à la frontière grecque.

L’Association nationale des villes et pays d’art et d’histoire (ANVPAH) a célébré le dixième anniversaire de sa coopération avec la Macédoine. L’occasion de présenter, à Skopje et à Bitola, l’ouvrage Bazars ottomans des Balkans, coédité par l’ANVPAH et Le Courrier des Balkans.

L’orchestre du théâtre Bolchoï était invité le 16 mai à Skopje, à l’invitation de leur ami et coopérateur, le célèbre pianiste Simon Trpčeski. Le concert a eu lieu à Metropolis Arena, où 2500 visiteurs ont pu profiter de la féerie du plus ancien théâtre russe.

Éditions des Syrtes, Paris, 284 pages, 22 euros, préface d’Edgard Morin. Le Chemin des anguilles, le dernier ouvrage de l’écrivain albanais de Macédoine Luan Starova, poursuit l’histoire de la famille de l’auteur, sur les bords du lac d’Ohrid, partagé au gré de la vie et de la mort des différents empires qui se succèdent sur ses rives

Douche froide pour la Bulgarie, la Macédoine et le Monténégro : ils ont été sortis mardi soir de la première demie-finale de l’Eurovision. Le concours, qui se dispute cette année à Moscou, est souvent regardé avec ironie en Occident, mais il demeure très populaire en Europe centrale et orientale. Musique et fierté nationale sont au rendez-vous. Parmi les pays balkaniques, la Bosnie-Herzégovine fait figure de favori, avec la ballade « Bistra voda » du groupe Regina.

La Čaršija de Skopje, sur la rive gauche du Vardar, est l’un de ces rares quartiers musulmans des Balkans à avoir été préservé. Ici, dans un dédale de rues sans nom, tout est affaire de relations humaines et de proximité. L’État, en tant que médiateur social, semble loin. Le pouvoir n’insuffle pas son caractère au quartier, mais bien ceux qui le fréquentent au quotidien.

Le Courrier des Balkans est allé à la rencontre de Dominique Dolmieu, metteur en scène de la pièce Balkans’ Not Dead, mais aussi directeur de la Maison d’Europe et d’Orient et des éditions L’espace d’un instant. Un entretien sans faux-semblant sur une pièce radicale écrite en 1993 et qui s’inscrit dans le mouvement « Dans ta gueule » né après la chute du Mur. Son auteur, le dramaturge macédonien Dejan Dukosvski, s’en prend au nationalisme et à ses errements. Essentiel.

Traduite dans une vingtaine de langues, la poésie de Nikola Madžirov ne laisse personne indifférent. C’est l’un des poètes macédoniens les plus connus de la nouvelle génération, qui a reçu de nombreux prix, dont celui des Soirées poétiques de Struga. Il mène la plupart du temps une vie nomade à l’extérieur du pays, tout en promouvant ses ouvrages, et rentrait juste des États-Unis quand il a accordé cet entretien au Courrrier de la Macédoine.

Dès les années 1960, la Yougoslavie s’est passionnée pour le rock. La relative tolérance du régime communiste yougoslave a favorisé l’implantation de cette musique occidentale, interdite dans les autres pays du bloc soviétique. Des električari, ces orchestres instrumentaux des sixties, au turbofolk en passant par la Novi Val, c’est toute l’histoire du rock yougoslave que nous raconte Amir Misirlić, correspondant musical du journal serbe Politika à Sarajevo.

Atanas Botev est l’un des peintres les plus connus de Macédoine. Âgé de 35 ans, il a recours à toutes les formes de création plastique - peinture, BD, vidéo - et n’hésite pas à porter un regard engagé sur la société. S’il rejette l’idée d’une « politisation » de l’art, il estime que celui-ci ne peut pas rester indifférent au contexte social, quitte à provoquer de vives réactions. Début 2008, son détournement du drapeau grec avec une croix gammée a suscité un vif scandale. Entretien.

Skopje accueille le festival du film européen Cinedays, qui s’est ouvert avec la projection du film de Laurent Cantet, Entre les murs, palme d’or au festival de Cannes 2008. Olivier Pasquier, le producteur et Boubacar Touré, lycéen et acteur dans le film sont venus à Skopje pour présenter leur travail. Ils racontent de vive voix la démarche du film et leur passage à Skopje.

Les Albanais de Macédoine ont leur musée depuis ce vendredi 28 novembre 2008. Le Musée de la Liberté, surnommé par beaucoup « Musée de l’UÇK », entend retracer l’éveil du sentiment national albanais de 1844 à 2001. A quelques mois des élections locales, il constitue aussi un argument électoral de poids pour le maire BDI de Čair (quartier de Skopje), Izet Mexhiti. Pourtant, il n’a inauguré vendredi qu’un bâtiment vide : l’accès aux objets exposés sera l’occasion d’une seconde cérémonie, le 17 février. À l’occasion, la députée Teuta Arifi évoque l’histoire des Albanais de Macédoine...

Aleks Bukarski est un jeune auteur macédonien et l’un des blogueurs les plus populaires du pays. Totalement opposé à l’anonymat du web, Bukarski n’a pas honte de dire ce qu’il pense de l’époque et de la société dans lesquelles il vit, de la littérature macédonienne et de ses problèmes. Fait rare : son premier livre a été traduit en bulgare. Il s’entretient avec le Courrier de la Macédoine.

Produire un film quand on est macédonien, mission impossible ? Actrice et productrice, Labina Mitevska parvient à tirer son épingle du jeu. Pour elle, le cinéma macédonien a beaucoup de choses à dire et mérite que des producteurs se battent pour y financer des films. Son dernier projet, Je suis de Titov Veles (2007), réalisé par Teona Strugar-Mitevksa, a été salué dans de nombreux festivals internationaux.

La ville de Bitola, organisatrice du festival de cinéma des frères Manaki depuis 1979, est déshéritée de son événement-phare par la capitale macédonienne, Skopje, qui récupère une partie de la programmation du festival. Les cinéphiles de Bitola manifestent contre la centralisation de la culture en Macédoine, où le cinéma est en mauvaise passe. Un reportage multimédia de l’envoyée spéciale du Courrier de la Macédoine.

Le point commun entre Albert Einstein, Tarzan et l’archétype de la pimbêche macédonienne ? Leurs statues risquent bientôt de se côtoyer dans les rues de Skopje. Suggérés par les différentes municipalités de la capitale, ces projets de monuments font actuellement débat. Certains espèrent, de la sorte, « ressusciter l’esprit de Skopje ». Beaucoup craignent surtout que la ville se transforme en royaume du kitsch.

Rapprocher les peuples par la culture, Jordan Plevneš y croit. Parrain du Festival du film français d’Ohrid, cet intellectuel macédonien assume son idéalisme. Un entretien exclusif où il est question d’un festival lacustre trilingue, des muses macédoniennes de Claude Lelouch et de la réputation de Nicolas Sarkozy.

Début avril, Skopje a connu trois jours intensifs de débats sur la culture et les politiques culturelles. L’un des maîtres mots du Forum Skopje a été l’ouverture vers l’étranger. Une jeune génération d’artistes et acteurs culturels entend porter la culture au-delà des frontières physique. Certains montrent l’exemple. Témoignages.

Les œuvres du peintre et réalisateur macédonien Kiro Urdin s’imprègnent du monde entier. À l’image de Planetarium, un projet multimedia réalisé sur plusieurs continents. Entretien avec un artiste résolument cosmopolite, pour qui la place de la Macédoine doit davantage se chercher sur une carte du globe que sur celle des Balkans.

Marginalisé sous le régime dictatorial d’Enver Hoxha, le dialecte guègue du nord du pays revient à la mode en Albanie, ce qui ne manque pas d’ouvrir un débat linguistique à l’échelle régionale. Faut-il conserver une version littéraire de l’albanais uniquement basée sur le tosque, ou faut-il l’enrichir de guègue ? Une question qui s’inscrit parfaitement dans un contexte général de redéfinition identitaire au sein du monde albanais.

Issu d’une famille albanaise immigrée en Macédoine, Luan Starova a construit son œuvre littéraire en albanais et en macédonien. Il occupe aujourd’hui une place unique dans le champ littéraire macédonien. Luan Starova est également président d’honneur du Courrier des Balkans. Pour l’hebdomadaire Forum, il donne sa vision de la littérature balkanique. Extraits.

Malgré les conflits, malgré les traumatismes et les fractures, les peuples d’ex-Yougoslavie sont liés par une culture et une langue commune. La musique, le cinéma et l’art voyagent et se diffusent, en dépit des blocages et des peurs. Enquête de Zagreb à Belgrade, de Sarajevo à Skopje, chez ces artistes qui oeuvrent à la reconstruction d’un espace culturel commun.

La Macédoine vient de découvrir le troisième long métrage de Milčo Mančevski, réalisateur de Before the rain et lauréat du Lion d’or à Venise en 1994. Avec Senki (Shadows), Milčo Mančevski s’initie à un nouveau genre : le thriller. Le film semble être un cran au-dessous des autres œuvres du réalisateur. Peu importe : Mančevski reste décidément le réalisateur le mieux coté du pays.