Selon l’avis des compétents, les touristes ne doivent pas visiter les villages surtout pour se gorger et revenir tout de suite, mais leur séjour doit être entièrement organisé pour qu’ils puissent jouir de promenades, de visites de sites et de la possibilité de prendre part aux activités des habitants locaux.
Combien d’efforts faut-il pour reconstruire une vieille maison délabrée dans un village dépeuplé et la transformer dans une capacité d’hébergement ? Pas beaucoup. Est-il difficile d’attirer des touristes qui rempliraient cette maison ? Oui, c’est très difficile. Celle-ci est exactement l’attitude des travailleurs de tourisme et des ceux qui s’occupent du développement touristique alternatif en Macédoine, une branche qui, d’après tous, est soit notre seule ou notre plus grande chance de promouvoir le pays et ainsi passible d’une particulière stratégie nationale.
Quelques villages ont déjà acquis la renommée comme ceux dans les régions de Drimkol, de Prespa, de Pelister, de Maleshevo, de Mijachija etc. Mais selon les experts, bien que ces villages soient le meilleur indicateur d’énormes possibilités dont on dispose, nous n’avons pas entièrement profité de leur potentiel et surtout non du potentiel des villages où rien n’est investi. Les initiatives de réagir sont presque toujours locales ou individuelles et prises par des organisations non gouvernementales ou des groupes d’enthousiastes. Beaucoup de projets, comme « Le village macédonien », « Le village finlandais », « Le village diplomatique », « Le village organique » se caches au bout de tiroirs municipaux.
Depuis 20 ans des histoires se répandent en Macédoine sur la tendance de gens à l’étranger qui paient pour aller à la campagne, pour se familiariser avec l’élevage de bétail, la production de nourriture et pour vivre quelques jours sans électricité. Ce phénomène, c’est-à-dire les motifs pour y aller étaient alors un peu vagues parce qu’à ce moment-là la plupart des citoyens étaient nés à la campagne et savaient tout sur la vie rurale. La notion « vacances » comprenait un voyage, une plage ou une petite visite du lieu da naissance faute d’argent. Pourquoi le tourisme alternatif n’est pas toujours développé malgré le fait que le concept de tourisme rural a franchi notre territoire il y a 20 ans ? « C’est le début », « Un long chemin nous attend », « Comme ci, comme ça », « Des potentiels non usés » sont le plus souvent les réponses à la question.
Un week-end et il suffit
Aujourd’hui un nombre considérable de nos citoyens peut machinalement énumérer une dizaine de locations touristiques alternatives et surtout rurales comme par exemple, Vevchani, Galichnik, Lazaropole, Brajchino, Ljubojno, Babino, Koleshino etc. Le plus souvent ils ont entendu d’autres personnes ou les médias d’en parler, mais ils ont du mal à trouver d’informations concernant le transport, l’accommodation ou les activités locales. S’ils décident de rendre visite à n’importe quel lieu, ils commencent le voyage et se débrouillent. Comme ils trouvent les villages ennuyeux, leur séjour ne dure plus de deux jours.
Selon Gordana Janakieska de l’association « Krali Marko » qui promeut les formes alternatives de tourisme, certaines initiatives ne voient jamais le jour à cause d’idées pas suffisamment envisagées et tous ces défauts peuvent se transformer en avantages si l’approche individuelle est remplacée par une stratégie nationale particulière.
« Quelqu’un raconte une histoire, elle devient populaire et attire de nombreux gens dans quelconque endroit et puis la même chose se produire de nouveau. Après seulement quelques années, la visite de certaines locations se réduit à s’asseoir dans un restaurant, à se bourrer et à revenir le même jour. Il est vraiment nécessaire d’offrir quelque chose de nouveau chaque fois, de divertir les visiteurs, de leur offrir des nombreuses activités. Très souvent on oublie l’élément éducatif : au lieu de simplement manger, les visiteurs pourrions regarder comment les repas sont préparés, d’où vient les produits ou autrement dit, c’est une opportunité parfaite de faire connaître aux touristes les activités agricoles locales. C’est utile surtout pour les enfants qui ont de moins en moins de possibilités d’apprendre quelque chose de cette façon de vie », explique Janakievska.
Elle ajoute qu’en ce moment elle travaille sur un tel projet dans le village Devich au ranch « Mak viking », dont les propriétaires sont Macédoniens venus du Danemark. Son idée est d’attirer des touristes étrangers qui prendraient part à la récolte du thé et se familiariseraient ainsi avec les beautés ravissantes de la région.
La population n’est pas prête
« Vingt ans plus tard, le tourisme rural fait toujours les premiers pas », dit Dragi Pop Stojanov, le directeur exécutif de la Chambre macédonienne de tourisme. A son avis, le nombre d’agences essayant de faire quelque chose n’est pas petit, mais la situation n’a pas toujours atteint le niveau désiré.
« Il faut travailler beaucoup avec la population locale pour créer une bonne offre touristique et cela n’est pas toujours facile ».
« Les habitants des villages doivent apprendre les bonnes manières d’agir et de se conduire, ils doivent savoir comment accommoder les visiteurs, comment leur préparer les repas. Ils doivent aussi investir dans une nouvelle salle de bain, par exemple, pour que les visiteurs n’utilisent pas la commune. La nécessité de guide qui amuserait les touristes est aussi remarquée. Mais il faut souligner que, malgré quelques essais, les villages ne peuvent pas fonctionner comme des opérateurs touristiques. Le village ne doit que fournir des services aux touristes et ce sont les agences qui doivent les faire venir », ajoute Pop Stojanov.
D’après lui, la vision de développement de cette forme touristique est toujours vague, mais il est incontestable que la visite des villages doit comprend des nombreuses activités, comme par exemple, promenades et visites de sites, mais aussi observation de la vie locale.
Participation des grandes entreprises
De l’autre côté, Miodrag Atanasievski, le président de la Chambre macédonienne de tourisme, dit que malgré le fait qu’un long chemin nous attend, il est vraiment important que le tourisme rural se développe en premier lieu.
« C’est notre solution alternative et je salue la promotion de certains endroits. Le développement sera sans doute pressé par la construction de l’infrastructure qui donnera accès aux locations, mais aussi par les subventions accordées pour chacun touriste étranger. Cependant, je crois que l’on tirera le maximum si les grandes entreprises aident le développement touristique par des investissements dans des complexes touristiques. C’est de cette façon que l’on fera du progrès non seulement dans le domaine touristique, mais aussi dans la construction, la production alimentaire et dans beaucoup d’autres branches », ajoute Atanasievski.
Il voit une autre chance pour le développement touristique dans les biens financiers que les Macédoniens de la diaspora investiraient dans leurs lieux de naissance. Ils joueraient ainsi un double rôle quant au développement du tourisme, une fois en tant qu’investisseurs et l’autre fois en tant que promoteurs dans leurs pays de résidence.
On attend le moment convenable
Selon le site web de l’Agence pour la promotion du tourisme, « Chaque village macédonien peut devenir une attraction touristique d’autant plus que la plupart des paysans sont hospitaliers ». Le texte dit que très peu d’agences organisent des tours à la campagne et parmi les régions à voir sont Mijachija, Prespa, Pelister et Elshani près d’Ohrid. »
D’après le directeur de cette institution Zoran Strezovski, le pays possède un grand potentiel pour le développement du tourisme rural, mais on attend le moment convenable pour en profiter.
« On n’est jamais assez développé, on peut toujours faire de plus en plus. Beaucoup d’initiatives sont prises et plusieurs projets se réalisent avec succès comme Brajchino, Devich, Vevchani, Ljubojno, Nizhepole, Capari, Babino etc. Cette branche touristique n’est pas la seule chance pour la Macédoine, mais elle est certainement parmi les plus importantes », dit Strezovski.
L’Agence définit le tourisme rural comme une vaste gamme d’activités ou plus précisément, des randonnées, élevage de bétail et jardinage, préparation de la nourriture traditionnelle, participation aux rites marquant la célébration de fêtes religieuses (le Samedi de Lazare, Vasilica, Pâques, Epiphanie) et à la fabrication de tissus, ensuite des soirées où on raconte des histoires macédoniennes etc. Le directeur Strezovski ajoute qu’aux foires de tourisme ils promeuvent le tourisme rural et bientôt ils élaboreront du matériel de promotion.
Au fond de tiroirs
Le village macédonien – Il est prévu de construire, près du monastère de Skopje « Saint Pantelejmon » à Vodno, un village artificiel composé de maisons typiques pour différentes régions. Le Ministère de l’Economie a lancé cette idée en 2007 mais depuis on n’a réussi que d’élaborer le projet à cause d’obstacles administratifs. La dernière information sur ce projet est que la pierre angulaire sera jetée cet automne.
Le village finlandais – Cette idée a circulé pour la première fois en 2006 comme un projet commun de la gestion locale de Prilep et des hommes d’affaire finlandais, mais n’a jamais vu le jour. L’année dernière les Finlandais ont rendu visite à Resen et se sont intéressés à construire un tel village à Dolno Dupeni. Cette année ils ont visite la région de nouveau pour en parler avec les autorités locales. Pour le moment, il n’y a pas de résultats concrets.
Le village organique – Prise par le Ministère de l’Agriculture, des Eaux et Forêts pendant le mandat du ministre Aco Spasenovski, cette initiative n’est pas toujours réalisée. Elle prévoyait l’adaptation de deux villages, l’un à l’ouest et l’autre à l’est de la Macédoine, qui, en tant que capacités d’hébergement, auraient rempli les conditions de production de nourriture organique de façon traditionnelle.
Pierre + sol + paille = objet touristique
Pendant 5 jours à Staravina, les habitants des villages de Mariovo et d’autres régions du pays et des étudiants à la Faculté d’architecture ont appris comment utiliser les matériaux naturels qui se trouvent partout pour restaurer les vieilles maisons délabrées. Ce projet fait partie du programme de coopération décentralisée entre la Macédoine et la région française Basse Normandie. Le Centre pour le développement institutionnel (CIRa) organise cet événement au sein du cinquième axe du programme « Le tourisme alternatif et le développement durable ».
« Nous travaillons ainsi depuis 3 ans, nous organisons des ateliers portant sur la restauration des vieilles constructions traditionnelles. Les municipalités Berovo, Novaci et Mavrovo-Rostushe y ont pris part. Au cours du période suivant, c’est-à-dire de 2010 à 2013, ce programme prévoit le développement du tourisme rural dans une maisons au moins dans chaque municipalité », dit Srgjan Amet de CIRa.
Provenant du village de Mariovo Janche, c’est Tefik Tefikovski, un expert reconnu surtout en Italie, qui tient la formation. Il a enseigné aux participants les types du sol, l’usage de chacun type, comment utiliser la pierre, les sticks, la paille et les autres matériaux.
« Les matériaux sont partout, il ne faut que les ramasser et les transformer en une maison. Leur qualité et leur durabilité surpassent celles des matériaux contemporains. Les matériaux naturels possèdent des caractéristiques d’isolation quand il fait froid et chaud et règlent aussi l’humidité à l’intérieur d’une maison. Pour le réchauffement de la construction de plus de 500m² que je possède à Janche, j’utilise une trentaine de cordes de bois pendant une saison. Cela démontre l’efficacité énergétique des matériaux. L’avantage est que chaque fois une telle maison est démolie, on peut toujours réutiliser presque tout pour construire une nouvelle. Apres la démolition d’une maison moderne, vous n’avez que de déchets de construction. », explique Tefikovski.
Les étudiants d’architecture ont pris part à l’atelier parce qu’ils croient aussi que l’avenir est dans les matériaux naturels.
« On apprend comment les gens ont construit antérieurement. Je trouve que le savoir que l’on gagne ici sera très utile pour nous comme le nombre de demandes de construction de matériaux naturels est en hausse. », dit Barbara Irakovska, une des participants.
Riste Projchevski, le président de la communauté Zovikj, le village voisin de Staravina, a appris comment reconstruire une maison démolie avec facilité, mais il doute que la construction des maisons suffise pour attirer des touristes.
« Il faut d’abord construire la route et assurer l’approvisionnement en électricité. Très souvent on n’arrive pas à régler les pannes d’électricité à temps. Le service de distribution d’énergie EVN joue un tour avec Mariovo » se plaint-il.
Mais selon le maire de Novaci Lazar Kotevski, la mauvaise qualité de l’infrastructure ne doit pas ralentir le développement touristique.
« Faisant partie du projet, j’ai visité la région Basse Normandie afin de présenter la municipalité et la région de Mariovo. Ils m’ont demandé d’énumérer les avantages et les inconvénients. Quand j’ai mis l’accent sur l’infrastructure, ils m’ont dit que c’est une condition importante. Mais nous devrions avoir au moins les conditions pour arriver aux villages. La route menant vers Staravina est une route régionale et j’espère qu’elle se trouvera sur la liste nationale pour l’année prochaine » dit Kotevski.
Il faut 4-5 heures pour arriver au village Staravina en voiture tout-terrain. On a l’impression que le village se trouve au bout du monde ou au moins au bout de la Macédoine. Le village raconte l’histoire de Kalesh Angja. Sa maison existe toujours et sur la colline voisine on peut remarquer des traces rappelant les luttes de la population locale contre les Turcs. Pero, 85 ans, qui habite la maison voisine, raconte à tout le monde l’histoire de la jeune Angja. Il sait quelques mots en anglais et accueille les visiteurs en disant « Hello » ou « Welcome » et « Have a nice trip » quand ils partent. Pero se plaint que personne n’a jamais pense à mettre une plaque à la mémoire d’Angja pour que chacun puisse facilement trouver sa maison. Aujourd’hui le mur de sa maison est couvert par la devise « Vive camarade Tito », inscrite en couleur rouge.