vendredi 22 juin 2012
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Des jeunes Bas-Normands s’impliquent dans la valorisation du patrimoine macédonien

Dans le cadre du projet de coopération entre la région Basse-Normandie et la Macédoine, Savoir Faire et Découverte a organisé un stage « Inventaire du Patrimoine », dans la région de Mariovo fin juin 2008.


Situé à 40 km de la ville de Bitola (dont 12 derniers kilomètres de piste), le village de Staravina a connu au cours du dernier quart du XXème siècle une désertification massive. La rudesse des conditions de vie et l’absence de développement économique ont poussé les habitants et leurs descendants à s’exiler vers les grandes villes du pays ou vers l’étranger. L’école, imposant bâtiment toujours visible, a fermé en 1986 et des 850 habitants d’une époque encore récente, restent seulement 13 résidents à l’année.
Ces personnes âgées que visite chaque semaine un médecin de garde, lorsque la météo le permet, sont actuellement les seules à continuer à faire vivre le lieu. Contrepartie positive de cet isolement : une nature environnante préservée grâce à des méthodes de cultures et d’élevage propres, un bâti traditionnel cohérent ainsi que certains savoir-faire ruraux conservés.
Aujourd’hui, une convergence d’éléments pourrait favoriser la revitalisation de cette zone rurale dans les années à venir : un développement économique lié, d’une part, à l’éco-tourisme (restauration du bâti, accueil en gîtes et chez l’habitant, stages autour des savoir-faire naturels, randonnée nature...), et d’autre part, par des projets industriels (site de stabilisation des déchets ménagers, barrage hydro-électrique) qui inciteraient de nouvelles populations actives à s’installer sur ce site.
La situation particulière de ce village pourrait favoriser les initiatives innovantes en matière d’autonomie énergétique et de préservation des ressources susceptibles d‘en faire un éco-village exemplaire permettant de sensibiliser d‘autres collectivités rurales. Une chose est certaine : le respect des critères environnementaux, sociaux et économiques du développement durable devra constituer le cadre d’action de toutes futures initiatives si l’on veut conserver ce qui fait « l’âme » unique de ce site.

Jean Paul Dardé, Président de Savoir Faire et Découverte


L’inventaire : un outil de mobilisation de la population locale

Plus d’une centaine de participants étaient présents au débat organisé le 29 juin sur le site. Les villageois bien sûr mais aussi de nombreux habitants de la ville voisine (Bitola), des élus, des industriels… sont venus écouter les jeunes et débattre avec eux de l’avenir de leur territoire. Et c’est bien là un des enjeux de ce type d’opération : mobiliser la population locale afin qu’elle prenne conscience de la valeur de son patrimoine et impliquer les élus dans des projets de développement durable.


Interview de Charlotte, 25 ans, Bas-Normande, participante à l’inventaire

Savoir Faire et Découverte (SFD) : Qu’est-ce qui a motivé ton implication dans cette action ?
Charlotte Oden (C.O) : En 2007, un projet européen www.cestcommentlabas.eu destiné à rapprocher anciens et nouveaux entrants dans l’Europe m’a fait découvrir la Macédoine où nous avons effectué en équipe un reportage pendant 10 jours sur place.
Le projet d’inventaire participatif de 2008 était une chance de continuer d’œuvrer pour la coopération entre Basse-Normandie et la Macédoine, de retourner sur place, d’apprendre les méthodes d’inventaire françaises et de voir les compétences des étudiantes macédoniennes en architecture, et de se rendre compte de la richesse de certains territoires.

SFD : Qu’est-ce qui a été le plus marquant ?
C.O : L’accueil est toujours incroyablement chaleureux dans cette région de la Macédoine. Le cadre de vie exceptionnel (paysage, air pur, maisons traditionnelle accueillantes et fraîches !) du village comparée à la pauvreté de ses habitants : pour les vacanciers, l’été, c’est vraiment un petit coin de paradis mais pour ceux qui y vivent, le manque de confort, le peu de revenus et la dureté de l’hiver sont difficiles.

SFD : Qu’est ce que votre présence a apporté aux habitants ?
C.O : Notre présence, c’est une preuve que des projets sont réalisables. Les Macédoniens sont souvent sceptiques quant à la réalisation de programme et nous voir envahir Mariovo pendant une semaine leur a donné un peu plus confiance en la possibilité de projets futurs.


Toutes les photos du stage sur : http://web.mac.com/arnaudtrolle/iWe...

Coordinateur du projet :
Arnaud Trollé, directeur de Savoir Faire et Découverte
tél 06 08 69 95 94 ou 02 33 66 74 67
courriel : arnaud.trolle@lesavoirfaire.fr

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