Skopje et Pristina doivent bientôt commencer des négociations sur la démarcation de leur frontière, toujours contestée après avoir fait l’objet d’un accord entre Belgrade et Skopje en 2001. Le Parlement du Kosovo avait alors dénoncé cet accord, mais aujourd’hui, le Kosovo s’apprête à rétrocéder 2500 hectares à la Macédoine. Dans la zone concernée, des hommes armés patrouillent, en invoquant leur droit à « l’autodéfense » et en refusant de rejoindre la Macédoine...

La Grèce se réjouit de sa victoire : les portes de l’OTAN sont restées fermées à la Macédoine « jusqu’à la résolution de la question du nom » de ce pays. Athènes craint toutefois de possibles pressions de l’administration américaine, soucieuse d’imposer un accord avant la fin du mandat de G.W.Bush. Par contre, les menaces de boycott agitées par Skopje n’inquiètent guère Athènes : la Grèce reste toujours l’un des principaux investisseurs en Macédoine, qu’il s’agisse de la grande distribution, de la téléphonie mobile ou du secteur bancaire.

Que faire quand on est célibataire, macédonien, plutôt mûr et qu’on vit à la campagne ? Une solution : aller se chercher une épouse en Albanie. Ces mariages de raison rencontrent un certain succès dans des campagnes macédoniennes durement touchées par l’exode rural. Les jeunes Albanaises, pour leur part, espèrent la stabilité et une certaine aisance matérielle. Rencontre avec trois de ces couples hors normes.

Les œuvres du peintre et réalisateur macédonien Kiro Urdin s’imprègnent du monde entier. À l’image de Planetarium, un projet multimedia réalisé sur plusieurs continents. Entretien avec un artiste résolument cosmopolite, pour qui la place de la Macédoine doit davantage se chercher sur une carte du globe que sur celle des Balkans.

Entre Kosovo et Macédoine, la démarcation politique est perméable. Ali Ahmeti, Fazli Veliu, Arben Xhaferi, Menduh Thaçi et Bardhyl Mahmuti sont d’éminents représentants de la classe politique albanaise de Macédoine. Mais leur parcours personnel est passé par le Kosovo, et continue d’y faire des méandres. Le quotidien Utrinski Vesnik revient sur le CV des leaders politiques albanais de Macédoine et livre sa conclusion : de par leurs hommes politiques, Priština et Skopje ont partie liée.

Le Parlement macédonien a voté samedi à l’aube sa propre dissolution. Des élections anticipées auront lieu le 1er juin. Le VMRO-DPMNE compte valoriser sa cote élevée dans les sondages et se tailler une majorité plus confortable. Le SDSM (opposition) avait quitté la salle du Parlement au moment du vote. Après le revers essuyé à Bucarest, le Président Crvenkovski craint qu’avec ces élections anticipées la Macédoine ne saborde son agenda d’entrée dans l’UE et dans l’OTAN.

La Macédoine et le Kosovo discuteront bientôt de leur frontière commune. En 2001, Belgrade et Skopje avaient négocié un tracé légèrement différent de celui de l’époque yougoslave. Le Kosovo indépendant conteste les modifications de 2001. Sur le terrain, la frontière coupe des villages. Mais dans les chancelleries, l’enjeu est plus formel : le dossier pourrait faciliter ou compliquer la reconnaissance du Kosovo par la Macédoine.

La VMRO bulgare a chaudement soutenu la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo. Son dirigeant, l’historien et député Krasimir Karakachanov, explique les raisons de ce choix, tout en plaidant pour une redéfinition des frontières des Balkans, « afin de conforter les nations ». Dans cette vision, Albanie et Bulgarie n’auront qu’à se partager la Macédoine. Associé au parti GERB du maire de Sofia, Boyko Borisov, la VMRO obtient des résultats électoraux limités, mais son dirigeant jouit toujours d’une grande audience intellectuelle. Entretien.

Malgré le veto grec contre son entrée dans l’Otan, la Macédoine semble conserver espoir et détermination. Si dirigeants et journalistes ont temporairement rangé leur diplomatie au placard à propos de la Grèce, tous affirment vouloir garder le cap – tant sur le nom que sur l’Otan.

La Macédoine a vu ses espoirs d’être invitée officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique disparaître en fumée lors du Sommet de Bucarest. La position grecque reste inchangée, et les États-membres de l’Otan ont décidé que la question de l’invitation de la Macédoine ne pourrait se faire qu’une fois le conflit nominal avec la Grèce réglé. En revanche, pour la Croatie et l’Albanie, l’adhésion devrait être validée.