La Commission européenne recommande l’ouverture des négociations pour l’adhésion de la Macédoine à l’UE. Le Premier ministre Gruevski s’est félicité de cette décision, et les macédoniens l’ont accueillie avec joie. Mais si la querelle du nom qui oppose la Macédoine à la Grèce n’est plus un obstacle à l’intégration pour la Commission, son règlement reste nécessaire pour éviter un veto éventuel d’Athènes.

Depuis quelques mois, les tensions entre Skopje et Sofia refont surface. Après l’accident du lac d’Ohrid qui a coûté la vie à quinze touristes bulgares, une autre affaire a empoisonné les relations diplomatiques entre les deux États. Une jeune mère disposant de la double nationalité macédonienne et bulgare, Spaska Mitrova, condamnée à trois mois de prison pour avoir refusé le droit de visite au père de sa fille, a affirmé avoir été victime de discrimination anti-bulgare. Sofia a pris l’affaire très au sérieux et menacé Skopje de mettre son veto à l’adhésion de la Macédoine à l’Otan et à l’UE si la jeune n’était pas relâchée au plus vite. Sa libération le 9 octobre n’a pourtant pas tout à fait apaisé le climat.

Le nouveau Premier ministre grec George Papandréou et le Ministre des affaires étrangères de Macédoine, Antonio Milošoski, se sont brièvement rencontré vendredi à Istanbul. Une nouvelle rencontre pourrait amorcer le dégel des relations entre les deux pays. Dans le passé, quand il était ministre des Affaires étrangères, Georges Papandréou avait fait preuve de souplesse et de pragmatisme sur le conflit qui oppose la Grèce à son voisin.

Depuis la parution de l’Encyclopédie historique macédonienne il y a quelques semaines, le scandale n’avait cessé d’enfler en Macédoine et au sein de toutes les communautés albanaises de la région. Accusé de stigmatiser le peuple albanais, l’Académie des sciences et des arts de Skopje a finalement décidé de stopper la distribution de l’ouvrage et de procéder à des corrections, considérant les définitions controversées comme des « erreurs ».

Le gouvernement macédonien veut en finir avec les constructions illégales qui fleurissent dans tout le pays. Il prépare donc actuellement un projet de loi qui l’autoriserait à confisquer les bâtiments érigés illégalement ainsi que les terrains sur lesquels ils se trouvent. L’opposition fustige d’avance cette décision, arguant que c’est le patrimoine familial qui risque d’être saisi.

Qu’en est-il de la torture en Macédoine ? Si le sujet est très peu abordé par les médias, certaines structures s’y intéressent. Orlane Varesano, chargée de projet à l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), est venue faire le point sur la situation en Macédoine, peu brillante pour un pays signataire de la Convention des Nations Unies contre la Torture. Sa mission : s’assurer que le pays met effectivement en œuvre les dernières recommandations du Comité des Nations Unies contre la torture.

Les flammes ont anéanti en un instant, mercredi 30 septembre, une grande part du prestigieux monastère Sveti Jovan Bigorski, dans le parc national de Mavrovo. Le konak, la salle à manger, le salon, la cuisine, la bibliothèque, les cellules des moines et la galerie des icônes ont été complètement réduits en cendres.

L’affaire de l’Encyclopédie macédonienne, stigmatisant la communauté albanaise, n’en finit pas de faire des vagues. Dimanche, au Kosovo, au cours d’un match de football opposant deux clubs locaux, des supporters ont brûlé le drapeau macédonien. Un acte vivement dénoncé par le ministère des Affaires étrangères de Macédoine.

Les Macédoniens musulmans - ou Torbeshi - forment une communauté très proche des Gorani du Kosovo ou des Pomaks de Bulgarie et de Grèce. « Coincés » entre les Macédoniens et les Albanais, les Torbeshi ont du mal à faire entendre leur voix, d’autant que la communauté émigre massivement à l’étranger. Avec le député Fijat Canovski, les Torbeshi commencent cependant à peser sur la scène politique. Le premier volet du reportage de Tanya Mangalakova.

Le 17 septembre est parue l’Encyclopédie historique macédonienne, préparée par l’Académie des sciences de Skopje. Un ouvrage qui fait scandale dans la communauté albanaise, au-delà même des frontières de la Macédoine. Accusations sans fondement, stigmatisation du peuple albanais, les propos de l’Encyclopédie ont été fermement dénoncés par les intellectuels et les responsables politiques albanais, qui réclament son retrait immédiat de la circulation.