Nouvelle zone de turbulence pour la Communauté islamique de Macédoine, qui a fêté mardi soir la fin du ramadan. Le reis-ul-ulema Sulejman Rexhepi tente de renforcer son pouvoir, au détriment du mufti de Skopje, Taxhedin Bislimi. En filigrane, on retrouve la lutte d’influence entre le PDSh et le BDI au sein de l’institution. L’élection prochaine du nouveau mufti de Skopje pourrait exacerber les tensions.

Le Conseil de l’Europe vient de publier un rapport aigre-doux sur la situation des droits de la personne en Macédoine. Le Conseil salue la meilleure cohabitation interethnique et des réformes « spectaculaires » mais recale la justice macédonienne. Le commissaire aux droits de la personne Thomas Hammarberg demande la clarification de plusieurs dossiers, dont l’opération de police à Brodec en 2007 et la mort de migrants sous les balles de la police à Raštanski Lozja en 2002.

La Radiotélévision macédonienne (MRT) est au bord du gouffre. Entre des dettes de 50 millions d’euros et des rouages grippés, l’absence de volonté politique a plombé les dernières tentatives de réforme. La MRT se dirige vers une possible liquidation. Le magazine Forum propose plusieurs modèles pour refonder les chaînes publiques.

La Macédoine obtiendra-t-elle en novembre le feu vert pour ouvrir ses négociations d’adhésion avec l’UE ? Dans l’attente, des tensions apparaissent entre le gouvernement et la Commission européenne. Skopje craint de voir la Grèce bloquer son processus d’adhésion et accuse la Commission de se montrer hypocrite à ce sujet. Bruxelles invite plutôt le gouvernement macédonien à se pencher sur les critères fixés l’hiver dernier.

Selon les médias locaux, le Monténégro et la Macédoine se préparent à ouvrir le débat dans leurs Parlements respectifs sur la reconnaissance du Kosovo indépendant dans les prochains jours.

Trois députés quittent le PDSh pour former un nouveau parti : Demokracia e Re (Nouvelle démocratie). Imer Selmani, ancien vice-président du PDSh, dirigera la nouvelle formation. Il justifie son initiative par l’absence de réforme au sein du PDSh après l’échec électoral de juin et par l’autoritarisme de son leader, Menduh Thaçi.

Ouverture manquée pour le premier des quatre dossiers rendus par le TPIY à la justice macédonienne. La plupart des accusés étant en cavale, la prochaine audience n’aura lieu que le 16 octobre. Les quatre affaires rendues par le TPIY concernent des crimes potentiellement commis par l’UÇK en 2001. Les principaux partis albanais de Macédoine jugent ces procès contraires à la loi d’amnistie adoptée après le conflit.

Le principal parti de l’opposition macédonienne vient d’élire son nouveau président : Zoran Zaev. L’homme fut le héros ambigu du « feuilleton de l’été » du SDSM. Inculpé dans une affaire de corruption, il avait crié à la manipulation avant d’être gracié par le Chef de l’Etat, Branko Crvenkovski. Parmi les nouvelles missions de Zoran Zaev : soigner la crise du parti et… chauffer la place pour le même Branko Crvenkovski, qui devrait reprendre les rênes du SDSM dès la fin de son mandat de Chef de l’Etat.

Jusqu’où ira la querelle gréco-macédonienne ? Après les politiques, c’est au tour des services publics de se livrer une bataille sans merci. Ainsi, pour envoyer une lettre vers la Macédoine depuis la Grèce, il faut inscrire FYROM sur l’enveloppe, une appellation inconnue pour les postiers macédoniens qui refusent à leur tour le courrier. Les premières victimes de ce conflit sont bien sûr les citoyens des deux pays. Encore une fois.

Écrivain et journaliste albanais de Macédoine, Kim Mehmeti dresse un bilan sans fard de la société macédonienne, de l’échec des accords d’Orhid, de la décadence des partis albanais et de la situation culturelle de sa communauté. Pour lui, il est impératif de réformer les accords d’Ohrid, de poursuivre l’intégration des Albanais dans les élites sociales et politiques de Macédoine et de promouvoir un système éducatif qui fasse émerger des responsables intègres et éduqués. Une interview de Marjola Rukaj pour l’Osservatorio sui Balcani.