Une reconstruction lente mais continue des vieilles façades
Il est prévu jusqu’à 2015 de reconstruire et de restaurer environ 250 façades à Skopje, Kičevo, Bitola, Vevčani, Struga, Ohrid, Prilep, Štip, Sveti Nikole, Strumica, Dojran, Gevgelija, Gostivar, Kumanovo, Kratovo et Kruševo.
Des maisons, où des décisions d’importance historique ont été prises, où l’indépendance macédonienne a été créée, où nos notables ont vécu et travaillé, ont été traitées avec négligence pendant des décennies. Certaines se sont effritées depuis longtemps et la conservation serait impossible. D’autres, heureusement, peuvent être encore sauvées quand même.
Parmi ces dernières, il y a les vieux noyaux urbains, un véritable symbole de la tradition macédonienne de construction. L’ancienne maison typique pour Ohrid, Veles ou Kruševo, le fameux Shirok Sokak à Bitola ou les boutiques dans le Vieux bazar de Skopje ne laissent personne indifférent.
Selon Sashko Andonovski, touriste de Skopje qui visite Kruševo très souvent, la ville est une perle touristique macédonienne d’une excellente position géographique et d’une architecture impressionnante.
« Je n’arrive pas à comprendre comment cette ville est tombée dans l’oubli. J’ai appris qu’une cinquantaine de constructions, dont la plupart sont des maisons, devaient être protégées. Apparemment cela n’est respecté que sur le papier. En réalité, les façades sont très défigurées même si une partie considérable de ces maisons appartiennent à des personnalités historiques importantes. Quant aux monuments à Skopje, on jette l’argent par les fenêtres mais on ne donne pas un sou pour les monuments existants qui attirent l’attention touristique », demande Andonovski.
Une harmonisation pauvre des lois
L’Institut pour la protection des monuments culturels et le Musée de Prilep est l’institution chargée de la protection des maisons de Kruševo. Une fois que la procédure législative prendra fin, une nouvelle loi spéciale sur la protection de la ville de Kruševo garantira également la conservation de nombreuses maisons de ce noyau urbain.
La directrice de L’Institut et du Musée de Prilep, Gordana Spiroska-Danailoska, informe que deux façades ont été conservées l’année dernière à Kruševo – celle du Musée de l’insurrection d’Ilinden et celle de la rue 38, Partizanska. Pour cette année la conservation de deux constructions à Prilep et à Krushevo est prévue. Lorsque l’on demande à la directrice s’ils sont satisfaits du rythme de travail à Kruševo, étant donné le grand nombre de constructions à conserver, elle répond : « Nous sommes en coopération continuelle avec les propriétaires de maisons concernées. Eux aussi font des efforts pour nous aider. Le bilan n’est pas si mauvais ».
La conservation des constructions est empêchée depuis quelques mois faute d’une bonne harmonisation de deux lois importantes – celle sur la construction et celle sur le patrimoine culturel. Pendant les travaux de construction, les institutions sont obligées d’engager des entrepreneurs ayant obtenu la licence A ce qui est également le cas depuis récemment pour les sous-entrepreneurs. Par conséquence, les charpentiers qu’ils engagent doivent avoir des entreprises enregistrées avec au moins trois ingénieurs employés.
« Ces questions doivent être ouvertes à un niveau supérieur. Nous en tant qu’institutions ne pouvons que signaler le ralentissement des travaux. Les lois et la pratique ne sont pas toujours coordonnées », confirme Spiroska-Danailoska.
Restauration de 250 façades
La remise en état des façades dans les vieux noyaux urbains se fait lentement mais continûment. À part le Ministère de la Culture qui la finance le plus souvent, les dons et l’aide des propriétaires sont également importants. Le Ministère de la Culture a élaboré un projet de rénovation des constructions urbaines à Skopje, Kičevo, Bitola, Vevčani, Struga, Ohrid, Prilep, , Štip, Sveti Nikole, Strumica, Dojran, Gevgelija, Gostivar, Kumanovo, Kratovo et Kruševo. Il est prévu jusqu’à 2015 de reconstruire et de revitaliser environ 250 façades.
La conservation d’une dizaine de constructions à Kratovo, Skopje, Bitola, Prilep et Kruševo entreprise l’année dernière a coûté presque 180 mille d’euros. Ce sont les institutions responsables de la protection du patrimoine culturel qui font la sélection de constructions à conserver selon les caractéristiques du bâtiment et le degré de détérioration.
À part la maison à Kruševo, le processus de conservation entrepris l’année dernière a également inclus la maison de la famille Bekteshovci à Prilep, l’ancien consulat anglais à Bitola, l’ensemble monumental « Ajduchka charshija » à Kratovo (Le Bazar des haïdouks), une façade dans le Vieux bazar de Skopje et d’autres.
Les constructions qui seront rénovées cette année se trouveront dans le programme annuel du Ministère de la Culture qui sera très bientôt publié.
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01.02.2013
Source: Dnevnik