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Les villes se remplissent, les villages se vident

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Études, emploi ou mariage – ce sont les raisons pour lesquelles les Macédoniens, surtout les jeunes, quittent le plus souvent les villages et les petites villes pour les plus grandes. La plupart d’entre eux, bien sûr, veulent assurer une meilleure qualité de vie pour eux-mêmes ou toute la famille. Les grandes villes offrent également de meilleures conditions d’éducation, grâce à un plus vaste choix d’écoles et d’universités. C’est ce qui explique qu’environ 50% des habitants rejoignant les centres urbains sont des jeunes âgés de 15 à 29 ans. Les possibilités de trouver un emploi sont également plus grandes dans les villes plus développées par rapport à des lieux moins peuplés, où il est devenu presque impossible d’obtenir un emploi ces dix dernières années.

Le processus de migration de la campagne vers la ville dure depuis des années et il s’est intensifié au cours de la dernière décennie, confirment les démographes. 

« De nombreux territoires inhabités, c’est la conséquence de la migration. D’après le dernier recensement de 2002, il existe en Macédoine 147 communes dépeuplées et une centaine de villages ayant une population de moins de 10 habitants. Dans la mesure où c’est un processus qui dure depuis des décennies, le prochain recensement aura très probablement des résultats encore plus alarmants. Étant donné la situation économique, il n’est pas du tout facile d’empêcher, ou même d’atténuer, les conséquences de la migration, car il n’existe aucun moyen de revitaliser les villages. La migration vers les villes et les lieux plus peuplés ne cessera qu’à la condition de prendre des mesures adéquates », estime Doncho Gerasimovski, démographe et statisticien. 

Il ajoute que les mouvements migratoires influencent fortement le développement démographique sur plusieurs niveaux. Ils influent d’abord sur la répartition de la population, c’est-à-dire la migration d’un lieu vers un autre, que ce soit une commune ou un pays. Alors que certaines municipalités ont vu leur population augmenter, d’autres par contre l’ont vu diminuer, peu importe s’il s’agit de la relation ville-campagne ou ville-ville. C’est le phénomène de dépeuplement des territoires.

« En 2011, la migration d’une commune à une autre a concerné 6.048 citoyens,  et dans cette même commune il y a eu 1.564 nouveaux habitants. Au total, 7.612 citoyens ont changé leur lieu d’habitation permanente. Les raisons sont nombreuses. Selon les données statistiques, 52,9% des déménagements sont la conséquence du mariage, 31,7% partent pour des raisons familiales, 5,6% pour raison professionnelle et le reste pour  les études etc. », précise Gerasimovski.

Selon ces données, en 2011, 49,4% des personnes ayant migré de la campagne vers la ville étaient âgées de 15 à 29 ans. Quant à la capitale, on compte 532 déménagements d’une municipalité vers une autre (Skopje est constitué de 10 municipalités). 

Même la Banque centrale constate dans son rapport pour l’année 2011 sur les « Villes durables en Macédoine » que presque la moitié (soit 40% de la population macédonienne) peuple les cinq villes les plus grandes en Macédoine : Skopje, Kumanovo, Bitola, Tetovo et Prilep. Un pourcentage élevé de cette population n’y est pas né mais a choisi d’y vivre.

« Au cours de la dernière décennie le nombre de la population urbaine en Macédoine a augmenté de plus de 150.000 habitants, ce qui représente la population totale de Tetovo et Prilep mises ensemble. Cette tendance est bénéfique pour le peuple et l’économie. Plus de deux Macédoniens sur trois vivent dans les villes. Celles-ci offrent de meilleurs services, plus d’opportunités de travail et une diversité culturelle. De plus, elles sont le moteur de la croissance économique, leur puissance étant pour les citoyens une fenêtre sur le monde. C’est là que sont concentrées les grandes sociétés et que de nouvelles entreprises s’implantent », lit-on dans le rapport.

Cependant, toutes les villes macédoniennes ne se développent pas à la même vitesse. Même si généralement les gens préfèrent vivre dans des centres urbains, ils font un choix judicieux avant de déménager, l’infrastructure et les services disponibles sont importants, ainsi que la combinaison activités économiques et récréatives. 

« Les autorités locales peuvent influer sur les modèles d’habitation à travers des décisions d’investissement et une bonne planification urbaine. La création de ces habitats à usage mixte doit être située en haut de la liste des priorités des maires et des urbanistes. Une infrastructure adéquate, c’est un bon début. Au lieu d’investir beaucoup d’argent dans une nouvelle infrastructure dans les zones urbaines déjà étendues, il faudrait peut-être garder un peu plus d’argent pour le maintien de l’infrastructure actuelle. Sinon la qualité des services diminuera et les systèmes d’habitation deviendront plus chers à entretenir », constate la Banque mondiale dans son rapport.

 

Français
03.10.2012
Source: Utrinski vesnik

 

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