Les municipalités se noient dans le chômage
Les programmes politiques des candidats aux prochaines élections municipales doivent se focaliser sur les mouvements démographiques menaçant beaucoup de municipalités dans la région de Pélagonie.
Chômage, manque de nouveaux investissements domestiques et étrangers, effondrement de l’économie, émigration massive, ce sont les principaux problèmes auxquels font face les municipalités de la région de Pélagonie. Tous les partis politiques - ceux au pouvoir et ceux de l’opposition – sont unanimes à constater que le chômage et le développement économique doivent être prioritaires parmi les objectifs de leurs programmes électoraux.
« La municipalité de Novaci vise à créer une ambiance favorable au développement économique. Tous les projets d’infrastructure sont entrepris à cet égard. En même temps, nous nous occupons de la zone économique spéciale d’une superficie de 9 hectares qui a déjà suscité l’intérêt de nombreux investisseurs y compris deux émigrants d’Australie qui veulent placer leurs capitaux dans des usines locales et ainsi faire employer les jeunes habitants de Novaci. Les nouveaux investissements sont la seule réponse à l’émigration menaçant la subsistance et le développement de la municipalité », assure Lazar Kotevski, maire actuel de Novaci et candidat de VMRO-DPMNE dans la prochaine course électorale.
Quant au développement économique municipal, le candidat de SDSM à la mairie de la municipalité de Demir Hisar, Dragan Jovanovski, partage presque la même opinion :
« Les citoyens placent l’emploi parmi les plus hautes priorités. Même si elle n’offre pas d’emploi, la Municipalité doit créer non seulement une ambiance favorable à des nouveaux investissements mais aussi des conditions égales pour les investisseurs locaux et étrangers ».
Par contre, les experts soulignent d’autres aspects. Des solutions existent, argumentent-ils.
Selon Zlatko Sireta de l’Agence pour le Développement agricole, les autorités locales doivent créer leur stratégie de développement économique local en prenant pour modèle la technique d’évaluation rurale participative. De plus, poursuivent-ils, il faut interroger la population sur plusieurs aspects, ce qui fournirait de données persistantes et relatives à la création de stratégies de développement économique local et de plans de développement rural.
« Comme les habitants ne savent pas les ressources à leur disposition, les informations recueillies seraient très importantes. Une fois celles-ci mises sur papier et rendues accessibles à tous, on pourra discuter l’ouverture de nouveaux postes de travail ou le développement d’un business particulier », explique Sireta.
Un développement économique local bien orienté va de pair avec l’éducation. Si la qualité est l’objectif premier, le système éducatif doit se fonder non sur l’argent couvrant les salaires, les contributions et les coûts de fonctionnement mais sur la nécessité de ressources humaines et le surplus de personnel.
« C’est l’autorité locale qui doit prendre le rôle d’agent de change « éducatif », initier et intervenir dans la coopération entre le secteur des affaires et les institutions d’enseignement. Si l’on vise au développement d’une stratégie et à l’amélioration de l’état actuel du marché, c’est la seul façon de l’atteindre », indique Konstantin Petkovski, professeur à l’Université « Saint Clément d’Ohrid » de Bitola.
Un système de mesures et une approche sérieuse, c’est le seul remède contre les mouvements démographiques menaçant plusieurs municipalités de la région de Pélagonie que les habitants quittent massivement pour Skopje ou l’étranger.
« Avec le départ de la jeune population, ce phénomène est évident surtout dans les milieux ruraux. Dans seulement 20-30 ans, beaucoup de municipalités seront dépeuplées malgré les richesses naturelles et les conditions de développement. Mogila, Novaci et depuis récemment Demir Hisar en servent d’exemple », souligne Sasho Dodovski du Centre culturel jeunesse de Bitola.
Toutes ces remarques doivent être prises en considération autant par les votants que par les créateurs de programmes politiques des futurs maires, signale l’ONG « AGTIS » qui est en charge du projet : « Le maire n’est pas un poisson d’or ». L’objectif du projet est d’insister, en présentant les programmes des partis politiques, sur le danger de promesses vides faites par les politiciens dans la course électorale.
« Au cas où le maire n’a pas de direction concrète, il/elle peut travailler à son gré. Ce que les citoyens ne reconnaissent pas ni ne prennent en considération d’où le manque d’esprit critique dans le domaine de l’économie. Simplement, les businessmen ne savent pas du tout quelle est la direction prise par leur municipalité », estime Aleksandar Cvetkoski, expert en développement économique local et président de l’ONG « AGTIS ».
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11.02.2013
Source: Utrinski vesnik