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Les jeunes préfèrent un diplôme à un métier

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La pénurie de travailleurs s’explique par les lacunes du système éducatif mais aussi par une éducation familiale différente.
Les temps ont changé. Les jeunes n’estiment plus suffisant - comme autrefois – qu’il faut terminer ses études secondaires professionnelles et trouver un travail. En même temps, les parents conseillent majoritairement à leurs enfants d’étudier à tout prix en espérant que tout diplôme leur facilitera un jour le chemin vers l’emploi. Même s’ils doivent attendre une dizaine d’années. D’autre part, beaucoup de matières techniques ont déjà été supprimées du programme et plusieurs métiers ont disparus ou sont devenus déficitaires sur le marché du travail.
Cette conjoncture dure depuis des années, ce qui explique le déficit actuel en travailleurs qualifiés et professionnels, elle met les employeurs macédoniens dans une situation difficile quant à l’embauche des cadres nécessaires. Se trouvant dans l’impasse, ils se débrouillent en recrutant des personnes non qualifiées qu’ils forment sur le tas. Cependant cette solution ne nous convient pas non plus, commentent les employeurs. Ce serait tout à fait différent s’ils engageaient des cadres répondant aux besoins de la production. 
Selon le directeur de « Rade Konchar –TEP », Goran Antevski, le problème n’est pas seulement dans le système éducatif mais aussi dans l’éducation familiale des jeunes. Si les anciennes générations insistaient pour que les enfants doivent aussi apprendre un métier pour trouver un emploi, aujourd’hui les parents conseillent à leurs enfants d’étudier pour obtenir un diplôme.
« Peu importe ce que tu auras comme diplôme, un jour ou l’autre tu trouveras un emploi. C’est ce que les adultes disent aux enfants. Une fois qu’ils l’ont obtenu, ils n’acceptent pas n’importe quel travail, surtout s’il s’agit d’un emploi moins bien rémunéré exigeant des études secondaires», assure Antevski. Il ajoute que sa société, par exemple, fait constamment face à une pénurie de techniciens titulaires d’un baccalauréat technologique. Même s’ils existent et figurent sur les listes de l’Agence Nationale Pour l’Emploi, ces cadres ne répondent pas aux offres dites de ‘technicien’, ce qui prouve leur désintérêt de travailler dans le domaine qu’ils ont choisi.
« Voilà pourquoi, nous sommes forcés en tant que société d’engager des employés ayant terminé n’importe quelles études secondaires – hôtellerie, coiffure - et de les former pour qu’ils puissent répondre à nos besoins. Cela ne nous convient pas, nous en sommes conscients mais ne pouvons pas nous permettre de choisir, car nous avons besoin de travailleurs », souligne Antevski. Selon lui, il faut changer le système éducatif et introduire dans le cadre de l’enseignement secondaire, comme c’était le cas autrefois, des stages obligatoires en entreprises, ce qui permettrait aux jeunes d’estimer s’ils seraient capables d’y travailler plus tard. 
Les responsables d’ « Arcelor Mittal » confirment que leur société n’est pas non plus épargnée par le déficit de main d’œuvre qualifiée, d’où les efforts réalisés pour embaucher de nouveaux employés  et de les former progressivement.
« En ce moment, ce dont nous avons le plus besoin, ce sont des cadres pouvant s’occuper de la maintenance des machines de production », annoncent-ils.
Selon eux, la situation actuelle est due au désintérêt des jeunes de terminer leurs études et de travailler dans le domaine professionnel choisi.
« En principe, les anciennes générations qui avaient le statut d’ouvriers qualifiés,  ont commencé durant les années de la transition à orienter leur enfants vers l’enseignement supérieur, croyant que celui-ci les ferait avancer plus facilement dans la vie », explique-t-on chez  « Arcelor Mittal ». Le système éducatif, ajoutent-ils, est bon mais les jeunes générations doivent prendre en compte l’impact de la crise économique chez nous et dans le monde et décider de progresser continuellement dans leurs carrières.
Le président de la Chambre de Commerce de la région Nord-est de Macédoine, Menderes Kuchi, est catégorique concernant le fait que la seule façon d’améliorer la situation concernant les ouvriers qualifiés est d’apporter des changements dans le système éducatif. 
« Ni l’enseignement secondaire, ni l’enseignement supérieur ne forment des cadres en fonction des besoins des entreprises. Une fois sortis des bancs de l’école, les jeunes n’arrivent pas à se débrouiller sur le marché. Titulaires de diplômes, très souvent, ils n’ont aucune connaissance générale du travail. Tant d’argent investi en vain. Ceci est dû au fait que les étudiants apprennent tout et n’importe quoi au lieu de se spécialiser. Il faut offrir plus de formations pratiques et commencer tout de suite à travailler sur le système éducatif qui doit être au service de l’économie », indique Kuchi.
Les résultats de la dernière enquête effectuée par la Chambre Economique de Macédoine montrent que les sociétés des industries métallurgique et électrique ont besoin de serruriers et de machinistes, tous types de soudeurs, de monteurs, de plombiers, d’opérateurs de chariot élévateur, des tourneurs… Une partie de ces métiers n’existe plus dans le système éducatif, quant à ceux qui existent ils ne permettent pas de trouver ces professionnels sur le marché du travail. Il manque également de techniciens machinistes, de laborantins, d’ingénieurs en mécanique et en bâtiment, d’ingénieurs de sécurit et de contrôleurs de qualité. Les entreprises de l’industrie agroalimentaire recherchent des technologues, des directeurs marketing et des responsables des ventes.
Les entreprises font appel via la Chambre économique aux institutions pour résoudre ce manque problématique de cadres qualifiés et demandent des changements rapides du système éducatif ainsi que des formations et des requalifications des cadres dont le marché est en pénurie.

 

Français
14.10.2012
Source: Utrinski vesnik

 

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