L’inégalité de développement s’accroît parmi les régions
La Loi sur le développement régional équitable oblige le Gouvernement macédonien à distribuer aux régions 70 millions d’euros du budget national. Encore une fois, la théorie et la pratique ne vont pas de pair.
Des maires de municipalités et des présidents de conseils municipaux responsables de huit régions stratégiques de Macédoine ont exprimé en août dernier « leur mécontentement » en raison de la diminution des moyens prévus pour les projets de développement dans les régions pour l’année 2012. Ce budget est six fois moins important que le montant attribué en 2009.
Le ministre de l’autogestion locale, Nevzat Bejta, affirme : « Cette année, 300.000 euros ont été utilisés seulement. Le rééquilibre du budget a malheureusement ‘sucré’ les moyens octroyés au moment de l’adoption du budget national en début d’année. Diviser 300.000 euros par 85 municipalités, ce n’est rien. »
Jorde Jakjimoski, expert en politique de développement rural et régional de l’Institut de recherches sociologiques et politiques de Skopje, explique : « La réduction des moyens signifie que le Gouvernement s’éloigne petit à petit de ce qu’il a promis dans ses programmes et budget. Au lieu de les diminuer, il faut qu’il les augmente. Le développement régional n’est pas équitable. Il y a une menace : certaines régions n’auront pas d’avenir si la somme pour leur revitalisation n’augmente pas. »
Le ministre Bejta rajoute : « J’ai soulevé cette question deux ou trois fois au Gouvernement en soulignant qu’il faut appliquer la loi sur le développement régional équitable et, par conséquent, distribuer un pourcentage du PIB au niveau annuel. Il ne faut pas développer qu’une seule région – celle de Skopje – mais toutes. La décentralisation de l’État est impossible sans leur développement. Nous faisons des efforts pour que le nouveau budget prévoit autant d’argent que possible. »
Fatmir Izairi, maire de Zhelino et président de la Région stratégique de Polog composée de 9 municipalités (y compris les villes de Tetovo et de Gostivar), estime : « La loi mentionnée n’est pas entièrement mise en place. Pour l’année 2012, Zhelino n’a rien obtenu. Toute la Région de Polog n’a été subventionnée qu’avec 60.000 euros, ce qui est 30 à 50 fois moins par rapport à ce dont elle a besoin. »
Toutefois, même si les municipalités et les régions ne réussissent pas à se financer par la loi de développement régional équitable, c’est à travers beaucoup de projets importants et grâce au soutien des ministères de l’Agriculture, des Transport et des Communications, de l’Éducation et de l’Écologie qu’elles y arrivent. Ceci est confirmé par le ministre Bejta, même s’il ne dispose pas d’informations portant sur la somme que le Gouvernement investit de cette façon au niveau annuel.
« Besoin de nouveaux centres de gravitation dans les régions »
Nikolche Shurlinovski, maire de Valandovo et ancien président du Conseil de la Région du Sud-Est comptant 10 municipalités (y compris Strumica et Radovish), est catégorique : « Toutes les municipalités macédoniennes demandaient une somme d’argent déterminée par la Loi sur le développement régional, et des moyens pour les projets qu’elles déposaient auprès du Gouvernement. Si l’on additionne les moyens que le Gouvernement leur alloue pour la canalisation ou les routes locales, nous nous apercevons qu’il respecte la disposition sur la distribution d’un pourcentage du PIB à notre région. Au cours des cinq-six dernières années, des moyens ont été accordés à toutes les municipalités pour beaucoup de projets, surtout à notre région. »
Cependant, c’est un fait que la loi sur le développement régional équitable n’est pas suffisamment utilisée comme ‘outil’ pour combler le fossé grandissant entre la Région de Skopje et les autres régions stratégiques du pays.
Jakjimoski indique : « Comparé à Skopje, le taux de chômage est deux fois plus élevé dans la Région du Nord-Est, et le salaire net est deux fois moins élevé dans la Région de l’Est. Afin de réduire l’inégalité de développement, il faut prendre des mesures pour stimuler l’innovation et mettre en place des projets promouvant le développement durable des régions. Il faut également développer, à part Skopje, d’autres centres de gravitation. »
La conception d’un développement régional polycentrique du pays figure dans beaucoup de documents, stratégies et plans. Si ces actes ne suffisent pas à mettre fin aux tendances actuelles, Skopje sera surpeuplé et saturé de constructions diverses, laissant l’intérieur du pays encore plus vide et dépeuplé sans éléments économiques et sociales d’une importance considérable pour la vie régionale des citoyens.
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08.11.2012
Source: Deutsche Welle
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