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François Hollande, peut-il apporter son aide sur la question du conflit du nom ?

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L’offre du président français François Hollande, de chercher une solution pour résoudre le conflit du nom, a ouvert des débats tant en Macédoine qu’en Grèce.  Les deux pays se demandent s’ils peuvent vraiment attendre sa médiation dans ce problème.

"Sur l'ancienne République yougoslave de Macédoine, j'ai rappelé que la France était disposée à chercher, par la qualité des relations que nous pouvons avoir avec la Grèce, une solution". Il est vrai que la question du nom bloque le processus, pour l’instant, et que nous ne pouvons pas en rester là. La France est donc prête à jouer, là aussi, son rôle pour favoriser une bonne compréhension de ce sujet qui maintenant - si je puis dire - complique le processus depuis trop longtemps, a commenté le président de la République. 

La président français a fait cette déclaration, il y a environ un mois, et d’après les analystes français nous devrions attendre pour voir si François Hollande peut amener les deux parties à parvenir rapidement à un compromis.

Hollande ne sera pas le médiateur concernant le conflit du nom

Un diplomate anonyme français de haut rang souligne, dans le journal Deutsche Welle, que l’engagement de François Hollande est « sincère ». Ce diplomate anonyme déclare que le Président avec sa volonté d’aider à résoudre le conflit « n’a pas accepter le rôle de médiateur et ainsi remplacer le représentant de l’ONU sur cette question ».

Notre interlocuteur nous a rappelé qu’à l’époque de Jacques Chirac, la France a initié le Sommet de Zagreb pour donner une perspective européenne aux pays de l’Europe de Sud-Est. Il rappelle également que la rencontre en Slovénie entre Gjorge Ivanov et François Hollande est la première rencontre bilatérale des présidents de France et de Macédoine depuis les 5-6 dernières années, ce qui montre un changement politique.

Selon le diplomate, il est évident qu’en Macédoine existe une conviction du  « soutien de la France pour la Grèce » sur la question du nom. En même temps, il nous a été signalé les réactions dans la presse grecque, après le propos de Hollande en Slovénie, qui n’étaient pas positives non plus.

Le discours de Hollande concernant la Macédoine est le premier engagement politique du plus haut représentant de l’état français en vue de trouver une solution aux différends avec la Grèce, après celui de Jacques Chirac en 1995, précise le diplomate français.   

La Macédoine n’a pas été une priorité pour la France et l’Allemagne

L’expert allemand Hans-Jürgen ZAHORKA de l’institut européen « Libertas », a expliqué récemment à Deutsche Welle le rôle de la France et de l’Allemagne pour résoudre la question du nom et pour le processus d’adhésion européenne.   

Il est évident que sans un accord entre la France et l’Allemagne rien ne bouge à l’UE. L’adhésion de la Macédoine à l’UE, par les deux pays n’est pas vue comme une priorité politique, car il existe d’autres questions actuelles telles que la crise financière qui absorbe beaucoup d’énergie et de capacité. Les deux pays peuvent faire beaucoup plus, surtout au niveau national en termes de leur politique envers la Macédoine et la Grèce, a déclaré l’expert M. ZAHORKA.

L’engagement du président français, selon notre interlocuteur qui est familier avec les relations franco-macédoniennes, va dans cette direction. Quelques semaines avant l’entrée de la Croatie à l’Union européenne, le président français François Hollande a exprimé que « les portes de l’Europe restent ouvertes aux peuples des Balkans qui sont prêts à jouer la carte de réconciliation, de la coopération régionale et de la mise en place des reformes ».

La grande présence de la France en Macédoine, n’est pas suffisamment connue  

 La France et la Macédoine ont des relations bilatérales développées dans plusieurs domaines, mais malheureusement cela n’est pas suffisamment connu par le public, remarque notre interlocuteur. Notamment, la coopération avec la Région Basse-Normandie, qui est unique dans la région. Cette région française développe une coopération décentralisée avec la Macédoine depuis 2006. Plusieurs villes de Basse-Normandie coopèrent avec des villes macédoniennes. Il existe des échanges entre des associations, des lycées, des autorités locales, de la culture…  

Actuellement, la coopération a pour but d’aider à la décentralisation et au développement régional équitable ainsi que la mobilité des jeunes, note Annie Anne, Vice-présidente de la Région Basse-Normandie

Diplomatie économique intensive

Les Balkans sont une région à fort potentiel économique pour l'économie française, constate le sénateur Alain Richard, représentant économique de la France récemment nommé dans la région. Sa nomination par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius fait partie d'une nouvelle stratégie de la France concernant la région, lancée personnellement par le président François Hollande lors du sommet des présidents des pays des Balkans à Brdo en Slovénie.

Le chef de la diplomatie française  Laurent Fabius note que « tous les pays des Balkans représentés au Sommet en Slovénie ont demandé une plus grande présence française en Macédoine »

Alain Richard, qui connait très bien la région puisqu’il a été Ministre de la Défense au gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2002, pendant la guerre au Kosovo, explique que « le Président et le Ministre des affaire extérieures ont été particulièrement touchés par cette demande de leurs homologues balkaniques, et ainsi ils ont décidé de nommer un représentant spécial pour la Région ». La nomination d’Alain Richard s’est faite dans le cadre de « la diplomatie économique » entreprise par Laurent Fabius au moment où le déficit budgétaire de la France a atteint 67 milliards d’euros en 2012. Notamment, selon Fabius, il est paradoxal pour le Quai d’Orsay, le spécialiste de la crise, de ne pas prendre en considération la crise économique. L’enjeu économique est aussi diplomatique : la place de la France dans le monde, a dit Fabius.

Par exemple, sur la liste des partenaires économiques des pays des Balkans, la France est beaucoup plus bas que l’Allemagne.  Ainsi en 2012, en Croatie, le plus jeune pays européen, la France est présente seulement à 3% du marché, tandis que l’Allemagne à 16.7%.

Source : l’agence informative macédonienne MIA

Français
30.08.2013
Source: MIA

 

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