A Bruxelles, il n’y a pas une trace de lobbyiste, de représentation des chambres de Commerce, de représentant des villes et municipalités ou d’association macédoniennes, alors que d’autres pays de la région des Balkans sont actifs dans ce domaine. A la veille d’une possible intégration à l’UE, pourquoi la Macédoine tarde-t’elle à prendre ses marques à Bruxelles ?

Inclus dans l’Accord cadre d’Ohrid signé à l’été 2001, le processus de décentralisation est un élément fondamental de la politique intérieure macédonienne. Il vise au rapprochement des communautés afin d’éviter l’éclatement du pays. C’est au ministre des Collectivités locales, un poste dévolu à un Albanais, de le mettre en oeuvre. Transfert de compétences de l’État aux municipalités, influence de la vie politique, coopération entre municipilatés, Muša Xhaferi, le ministre actuel, fait le point sur l’avancement de ce processus essentiel pour la Macédoine.

Les citoyens macédoniens, serbes et monténégrins bénéficient depuis le 19 décembre 2009 du droit de voyager dans l’UE sans visa. Cela a eu pour conséquence l’explosion du nombre de demandeurs d’asile originaires de Serbie et de Macédoine, notamment en Belgique. Des « agences de tourisme » locales poussent les plus pauvres à l’exode, leur promettant d’obtenir l’asile en Europe de l’Ouest, ce qui est faux. Bruxelles menace désormais de réviser l’accord de libéralisation des visas si Skopje et Belgrade n’agissent pas.

Maire de Gostivar en 1997 lors des émeutes qui avaient agité la ville, condamné à 14 ans de prison avant d’être amnistié, Rufi Osmani revient de loin. Celui qui a reconquis la seconde plus grande ville de Macédoine à majorité albanaise lors des élections de mars 2009 est une énigme politique. Responsable local ultra populaire, il patine sur la scène nationale. En créant son propre parti, il ambitionne aujourd’hui une envergure gouvernementale.

La dernière assemblée générale de l’association des maires de Macédoine (ZELS) a tourné au vinaigre. Le maire fraîchement élu de Skopje, Koce Trajanovski, a obtenu un nouveau mandat de deux ans à la tête de l’association. Mais, à l’issue du vote, les maires - albanais - de Tetovo et de Gostivar ont appelé à boycotter l’association qui, d’après eux, n’est pas assez mixte ethniquement. Après une semaine de crise, les élus de Gostivar et de Tetovo ont finalement décidé de revenir dans les rangs de l’association.

Le candidat du VMRO-DPMNE, Ġorġe Ivanov emporte très largement l’élection présidentielle contre son rival social-démocrate Ljubomir Frčkoski. De même, le VMRO-DPMNE remporte la mairie de Skopje et de nombreuses autres communes du pays. À la présidentielle, le taux de participation n’est que de 42,89%, dépassant de peu le seuil requis de 40% des inscrits.

Le second tour des élections présidentielles et des municipales avait lieu dimanche. Ġorġe Ivanov, le candidat du VMRO-DPMNE arrivé largement en tête le 22 mars, affronte le social-démocrate Ljubomir Frčkoski. Les Albanais serviront d’arbitre, alors que ni Nouvelle Démocratie ni le PDSh n’ont donné de consigne de vote. Comme Ljube Boškoski, qui a rassemblé 16,5% des voix au premier tour. Les premiers résultats sont attendus vers minuit.

Parler politique ne suscite que des disputes, et un barbier de Kruševo, une petite ville de Macédoine, vient d’interdire toute discussion politique dans son échoppe. Une décision prudente, à la veille du second tour des élections présidentielles de dimanche, et quand les divisions entre partisans du VMRO-DMPNE et du SDSM continuent de déchirer la société macédonienne.

Le soulagement domine à l’issue du premier tour des élections présidentielles et locales de dimanche : aucun incident notable n’est à signaler. Seul problème de la journée : certains bureaux de vote sont restés inaccessibles à cause de la neige. Avec 38,4% des voix, le candidat du VMRO-DPMNE, Gjorgje Ivanov, domine le premier tour. Il sera opposé au candidat social-démocrate Ljubomir Frčkoski (18,4%), talonné par l’ancien ministre de l’Intérieur Ljube Boškoski (17,3%). Imer Selmani, qui se présentait comme le « Barack Obama macédonien » n’arrive qu’en quatrième position, avec 12,8%.

Après les législatives de juin 2008 marquées par les irrégularités et les incidents, les électeurs macédoniens attendaient que le scrutin d’aujourd’hui se déroule dans de bonnes conditions. Les observateurs internationaux ont salué le calme de la campagne. Un bon point qui n’a pas dissuadé de nombreux Macédoniens de voter blanc ou nul pour marquer leur désaccord avec la vie politique du pays.

Les électeurs macédoniens sont convoqués à un double scrutin ce dimanche 22 mars. Celui-ci se déroulera sous l’oeil de nombreux observateurs internationaux. Ils doivent élire leur Président, mais choisiront aussi leurs maires et conseillers municipaux. Imer Selmani pourrait être le premier Albanais au second tour. Le candidat du pouvoir, Ġorġe Ivanov, reste néanmoins le grand favori.

Lors d’une conférence qui s’est tenue aujourd’hui à Skopje, un projet de soutien à la gestion des finances publiques dans les municipalités a été présenté. Ce projet apportera un soutien aux collectivités locales qui n’ont pas, ou seulement récemment, rempli les critères financiers pour entrer dans la seconde phase de la décentralisation fiscale. Le projet de 12 mois vise à renforcer les compétences et les capacités des municipalités dans le domaine de la gestion des finances publiques afin de relever efficacement le défi du processus de décentralisation fiscale.

La Macédoine connaît une interminable sécheresse, et plusieurs villes macédoniennes ont subi des restrictions d’eau cet été. En théorie, les sources devraient répondre aux besoins globaux du pays. Mais la gestion de l’eau est parfois catastrophique. Cet été, les villes de Tetovo, Gostivar, Debar, Kriva Palanka ont connu de sévères restrictions. L’argent investi dans l’amélioration du réseau a trop souvent tendance à fondre au soleil.